1983 : une ombre et l'éclaircie
Le début de l'année 1983 est plutôt calme. Johnny Hallyday accompagne Nathalie Baye sur le tournage du film "J'ai épousé une ombre" de Robin Davis. Sa blessure à la la hanche s'est quelque peu compliquée, le forçant à changer son rythme de vie.
Du 7 au 26 mars, Johnny mène une courte tournée des grandes villes françaises pour présenter son spectacle "Le survivant", dont l'album live est sorti le 18 janvier.
Après une année 1982 difficile, Johnny éprouve le
besoin de se ressourcer dans le pays et la musique qu'il aime. Il s'envole dès le 10 avril à Nashville, où il entreprend
l'enregistrement de 28 nouvelles chansons. Ces sessions se poursuivront
à New-York début mai.
C'est
ce mois de mai 1983 que paraît le 45T "J'ai épousé une ombre", inspiré
du film qui sort sur les écrans. Il s'agit d'un re-recording de la
musique de Philippe Sarde, avec des paroles de Jean-Loup Dabadie.
Cette chanson ne figure pas dans la BO et passera presque inaperçue.
Dès le 6 juin paraît un nouveau single. En face A, la balade "Pour ceux qui s'aiment" tente de se faire le slow de l'été. En face B, on trouve un morceau plus malin, "Signes extérieurs de richesse", qui fait explicitement référence à la chasse aux riches (nous sommes en pleine ère socialiste en France). Surtout, ces deux morceaux ont été composés par Johnny Hallyday lui-même.
Le jeune quadragénaire donne dix concerts au tout début de l'été. On
le voit aussi animer une série d'émissions télé sur l'histoire du
rock'n'roll, "Souvenirs souvenirs", sur Antenne 2. Le 26 juillet, il
est opéré à l'hôpital Cochin pour son problème de hanche. Cette
intervention marque un nouveau point d'inflexion dans la bio du
chanteur. De cet été, Johnny ressort physiquement transformé. On le
retrouve amaigri, les poches sous les yeux et la démarche un peu
claudiquante.
En septembre paraît le nouvel album. "Entre violence et violons" marque incontestablement un regain de qualité. Loin des synthés et des trompettes, les musiciens américains donnent une couleur pro au disque sans virer dans l'esbrouffe. Le son des années 1980 est mieux digéré et même si certains titres n'ont pas résisté à l'usure du temps, on peut encore trouver du charme au morceau-titre, à "Laisse-moi une chance" (de Bill Deraime), à "Quand un homme devient fou" (coécrit par Mort Shuman) ou "Mes seize ans", écrit par son ami de toujours, Eddy Mitchell. Il ne manque finalement qu'un tube pour lancer ce disque. Hallyday ne vend plus de single depuis cinq ans. Et ce n'est pas le remuant "L'amour violent" (avec "La fille d'en face", en face B, signée Lavilliers), sorti en octobre, qui va changer le cours des choses.
En novembre 1983, le film "Signes extérieurs de richesse" est sur les écrans, avec Claude Brasseur et Josiane Balasko. Phillips en profite pour ressortir la chanson-titre, en face A cette fois, ce qui permet à Johnny de passer plus régulièrement à la radio. Au même moment, le chanteur tourne à travers la France pour présenter son album.
La fin de l'année brille d'un bel
espoir avec la naissance de Laura, le 15 novembre, fruit de l'union de
Johnny et Nathalie Baye. Surpris par les cameramen à la sortie de la
maternité, Johnny évoque son bonheur de façon touchante. On est bien
loin du Mad Max gonflé à l'hélium un an plus tôt.