1967 : des costumes taillés sur démesure
Le 14 janvier 1967, Johnny Hallyday prend le volant d'une Ford Mustang pour le rallye de Monte-Carlo. Le véhicule finira contre un arbre dès le 21 janvier.
De nouveaux enregistrements se déroulent en février et mars, à Londres puis à New-York.
En
mars sort un nouveau 45T : "Hey Joe", couplé à "Je suis seul", qui
deviendra un morceau de bravoure sur scène. On y retrouve aussi "Je
crois qu'il me rend fou ton amour", un peu soul, et une jolie balade
psychédélique sur lit de cordes, "La petite fille de l'hiver", signée
Long Chris.
Le
15 mars, Johnny entame une série de concerts à
l'Olympia. Il y restera jusqu'à fin avril. En première partie, Sylvie
Vartan. Elle le rejoint pour chanter en duo sur "Je crois qu'il me rend
fou ton amour" à la fin du spectacle. Bien accueilli, le nouveau show marque le tournant
rythm'n'blues du chanteur. Un live paraît dès le 29 mars, "Olympia 67".
Fin
juin paraissent simultanément le 45T "Amour d'été", reprise assez
éprouvante du "Love me tender" d'Elvis, et l'album "Johnny 67". Sur le
verso de la pochette, Johnny endosse un costume de l'armée britannique et porte à
sa bouche une grosse pipe blanche. Peut-être une référence au Sergent Pepper's des Beatles.
Sur le recto, l'idole endosse un gilet en fourrure, près d'une Aston Martin DB 7. Le disque n'est pas du même tonneau que "La génération perdue". Moins
dense, il se perd un peu à la confluence de styles variés. Mais il y a
quand même "Aussi dur que du bois", le "Knock on wood" de Wilson
Pickett et une nouvelle reprise de Tim Hardin, la ballade "Je
m'accroche à mon rêve", aux cordes parcimonieuses.
Juillet et
août sont consacrés à la rituelle tournée d'été. Un nouvel accident de
voiture transforme en miettes la Lamborghini Miura que Johnny conduisait avec le photographe Jean-Marie Périer. Tous deux se rendaient à Perpignan pour rejoindre Sylvie Vartan. Ils s'en sortent miraculeusement indemnes.
Fin août paraît le 45T "Petite fille", extrait de l'album. L'écho sera très modeste.
En
septembre, Johnny repart à Londres pour enregistrer de nouvelles
chansons. Il y croise Jimmy Page, alors en vacance des Yardbirds et sur
le point de fonder Led Zeppelin.
En octobre débute le tournage d'un nouveau film : "A tout casser", sous la direction de Jules Berri.
Ce
mois-là sort aussi un nouveau 45T : "San Francisco", qui révèle Johnny
transformé en hippie. La chanson est l'adaptation à la lettre du
standard de McKenzie. On y retrouve, dans le même ordre d'idée, "Fleurs
d'amour et fleurs d'amitié". Plus cinématographique, "Mon fils"
rappelle l'ambiance des westerns et "Psychedelic" est un excellent
morceau de hard rock, où l'on retrouve Jimmy Page.
Le 14
novembre, Europe 1 organise un show spécial au Palais des Sports. C'est
le début de la démesure live, avec des centaines de phares de voiture,
des bombes de confetti et de fleurs et un Johnny survolté qui finira en
syncope. Le lendemain du concert, Paul Guth écrit dans le Parisien :
"La
carrière de Johnny est construite avec ses poings et les pare-chocs de
ses voitures". Un live paraîtra quelques jours plus tard : "Johnny et
ses fans au Palais des Sports", très mal mixé dans sa première version.
Le
17 novembre, Johnny s'embarque pour un mois de tournée, en commençant
par Lille. Dans son sillage, de nombreuses salles seront détruites.
Dans
le même temps, l'artiste démarre le tournage d'un nouveau film. "Les
poneyttes", avec Hubert Wayaffe (animateur d'Europe 1) et Sylvie Vartan, ne sortira jamais sur
les écrans.
L'année se termine avec la chanson du générique du feuilleton de l'ORTF "Les chevaliers du ciel". On murmure que c'est le jeune Herbert Léonard qui aurait dû enregistrer cette chanson, mais Johnny ne l'avait pas entendu de cette oreille. Est-ce cette voix curieuse à la fin du morceau (les "nananana"), qui semble provenir d'une autre session, qui a alimenté la rumeur?
Merci à Alain Rougeoreille pour ses précisions sur les références automobiles notamment.